Pour les Canadiens qui approchent de l’âge de la retraite et dont l’épargne est insuffisante, mais qui ont la chance d’être propriétaires d’une maison, la tentation n’a jamais été aussi grande d’envisager la fameuse hypothèque inversée. Les hypothèques inversées sont généralement présentées comme un moyen sans risque d’accéder aux capitaux propres de votre maison et d’utiliser cet argent pour aider à financer votre retraite.
Une hypothèque inversée est un produit financier spécialisé offert aux propriétaires canadiens âgés de 55 ans ou plus. Il s’agit simplement d’un prêt garanti par les capitaux propres de votre maison et le montant maximal que vous pouvez obtenir est de 50 % de la valeur de votre maison. Cependant, ce maximum est généralement réservé aux propriétaires plus âgés et ceux qui sont plus proches de 55 ans peuvent s’attendre à beaucoup moins.
À première vue, les caractéristiques d’une hypothèque inversée semblent attrayantes. Vous pouvez choisir de recevoir votre paiement exonéré d’impôt sous la forme d’un seul versement ou d’une série de versements, sans avoir à rembourser le prêt tant que vous continuez à vivre dans la maison. Comment ne pas trouver cela intéressant?
Eh bien, ce qui plaira un peu moins, c’est ce qui se cache dans les coulisses. L’argent qui vous a été avancé continue à produire des intérêts, et ce, à un taux bien plus élevé que les taux hypothécaires en vigueur. Les hypothèques inversées sont composées semestriellement et le taux actuel de l’hypothèque inversée à 5 ans est environ le double de celui auquel vous vous attendriez si vous preniez une nouvelle hypothèque.
Compte tenu de ces coûts, vous risquez de voir réduits à néant, en très peu de temps, tous les capitaux propres que vous avez accumulés au cours d’une vie de propriétaire. Malgré cela, pour certains propriétaires, une hypothèque inversée est un moyen raisonnable de générer un revenu de retraite supplémentaire. Mais soyez conscient des implications. N’oubliez pas non plus qu’il existe d’autres moyens d’utiliser votre maison pour vous procurer un revenu pour votre retraite. Cela consiste notamment à :
Vendre votre maison et louer. Cette solution peut sembler radicale pour certains, mais sachez que les fonds générés par la vente de votre résidence principale sont exonérés d’impôts. Par exemple, le produit de la vente peut, s’il est investi dans un FERR ou une rente, générer un flux de revenus pour votre retraite. Cela signifie que vous devrez louer, ce qui, en soi, augmente vos coûts mensuels. Mais si vous gagnez suffisamment sur la vente, vous pouvez toujours en sortir gagnant.
Déménager dans plus petit et empocher la différence. De nombreux retraités vivant dans les grandes villes où la valeur des biens immobiliers a explosé ces dernières années ont déménagé dans des villes plus petites où ils ont pu bénéficier de la différence de valeur des biens immobiliers.
Louer une partie de votre maison. Cet arrangement peut ne pas convenir à toutes les propriétés. Mais si votre maison est aménagée pour cela, la location d’un sous-sol ou d’une chambre d’amis est un moyen de générer des revenus à partir de votre maison, tout en restant chez vous et en demeurant propriétaire.
Si vous choisissez de louer une partie de votre maison, vous devez être conscient de vos obligations fiscales, qui comprennent la déclaration des revenus de location que vous recevez comme revenu pour l’année. Plus important encore, vous devez vous assurer de ne pas modifier par inadvertance l’utilisation de votre maison aux yeux de Revenu Canada, car cela pourrait entraîner la perte de votre exemption pour résidence principale.
En règle générale, si vous limitez l’espace locatif à un tiers ou moins et que vous n’apportez pas de modifications structurelles au logement, vous ne serez probablement pas considéré comme ayant changé l’utilisation de votre logement. De plus amples informations sur la transformation d’une partie de votre logement en immeuble locatif sont disponibles sur le site Web de l’ARC.
Après avoir examiné vos options, si vous décidez qu’une hypothèque inversée vous convient, assurez-vous d’avoir conclu un accord qui vous protège et vous évite de devoir plus que la valeur de la maison elle-même. De cette façon, vous pourrez toujours vendre la maison et être assuré d’avoir suffisamment de fonds pour rembourser ce que vous devez.