Le 1er janvier 2009, le gouvernement canadien a introduit les comptes d’épargne libre d’impôt (CELI). Le concept était « simple »; chaque année, toute personne âgée de 18 ans ou plus qui avait un numéro d’assurance sociale valide pouvait cotiser ou investir un montant fixe en dollars. Pour la première année, la cotisation maximale admissible était de 5 000 $.
Je mets simple entre guillemets car, plus d’une décennie plus tard, de nombreuses personnes ne comprennent toujours pas les règles du CELI et la façon dont vous pouvez utiliser ce compte à votre avantage. Plutôt que d’expliquer les tenants et les aboutissants du CELI, j’aimerais vous montrer comment j’ai réussi à le faire fonctionner pour moi.
Pour commencer
En 2009, je n’étais pas l’expert en matière de finances personnelles que je suis maintenant. J’investissais certes, mais j’étais encore très impliqué dans les fonds communs de placement. Mon cousin, qui était comptable, a géré certains placements pour moi et m’a fait découvrir le compte d’épargne libre d’impôt. Il m’a essentiellement expliqué que les gains en capital réalisés avec un CELI seraient exonérés d’impôt, de sorte que nous nous en sommes servis pour acheter des actions cotées en cents.
Pour être honnête, je ne connaissais rien aux actions cotées en cents, mais il avait l’habitude d’investir dans celles-ci. Puisque j’étais prêt à accepter le risque, je l’ai laissé gérer le compte. Comme vous pouvez l’imaginer, certaines actions ont augmenté en valeur alors que d’autres ont tout perdu. Heureusement, mon cousin a réussi à réaliser quelques gains modestes sur mon compte.
Changement de vitesse
Après un différend avec mon conseiller financier, j’ai commencé à prendre mes finances au sérieux et j’ai lu tous les livres de finances personnelles que j’ai pu trouver. Le moment était bien choisi, car mon cousin était désormais trop occupé pour gérer mon CELI, de sorte que j’ai pris le relais. Comme j’avais déjà remplacé les fonds communs de placement par des fonds indiciels dans mon régime d’épargne-retraite (RER), j’ai adopté une stratégie similaire pour mon CELI.
J’aimerais pouvoir vous dire que j’ai adopté une approche intelligente et que j’ai suivi à la lettre la stratégie de Canadian Couch Potato. Mais comme investisseur débutant, j’ai fini par investir dans quelques produits comme les fonds de revenus immobiliers et les fonds négociés en bourse du secteur de l’énergie. Je ne les connaissais pas, mais je pensais qu’ils offriraient un rendement plus élevé.
La bonne chose c’est que j’ai toujours cotisé le maximum annuel dans mon CELI. En 2019, le plafond de cotisation permises dans mon CELI est de 63 500 $ et, au 1er janvier, je pourrai y verser 6 000 $ de plus pour la nouvelle année.
Une vision globale
J’ai l’impression d’avoir vraiment commencé à profiter de mon CELI lorsque j’ai examiné ma situation financière globale. Avec mon ancien employeur, j’avais un régime de retraite à prestations déterminées. Cela signifiait que je recevrais 70 % de mon revenu à la retraite. Ce revenu suffirait à lui seul pour vivre et je ne tenais même pas compte de mes prestations du Régime de pensions du Canada (RPC) et de la Sécurité de la vieillesse (SV).
Sachant que j’avais un revenu garanti pour mes années de retraite, j’aurais pu prendre un peu plus de risque avec mon CELI. Je n’ai pas fait de folies, mais j’ai changé la composition de mon portefeuille à 100 % d’actions. Cela signifie que j’ai vendu tout ce qui ne correspondait pas à mon portefeuille et que j’ai utilisé des fonds indiciels pour maintenir mes coûts à un niveau bas.
À ce moment-là, j’avais décidé que mon CELI ferait désormais partie de mes fonds de retraite. Grâce à ma rente de retraite, il y avait de fortes chances que je me trouve dans une tranche d’imposition plus élevée lorsque je prendrais ma retraite, et je savais donc qu’à l’avenir, mon REER ne serait probablement pas une priorité.
Comme j’investis depuis un certain temps, j’étais persuadé que je ne prendrais pas de décisions émotionnelles au sujet de mon portefeuille en cas d’effondrement des marchés. Fort de plus de 30 ans d’expérience, je n’avais rien à craindre.
Les événements de la vie arrivent
Lorsque ma femme et moi avons acheté notre première maison, j’ai sérieusement envisagé de retirer de l’argent de mon CELI pour augmenter notre mise de fonds. Cela n’aurait pas été une mauvaise chose, mais après avoir réalisé que nous avions déjà une mise de fonds de plus de 20 %, je n’ai pas senti le besoin de vider mon CELI. C’était une grande réussite, car mes placements pouvaient continuer à fructifier.
Seulement voilà qu’un imprévu s’est produit deux ans plus tard. J’ai quitté mon emploi. L’idée de renoncer à un revenu stable et à une rente à prestations définies ne m’avait jamais traversé l’esprit, mais nous avions une fille et mon ancien emploi m’amenait à avoir un horaire irrégulier. Je devais faire un changement de carrière si je voulais la voir grandir.
En ce qui concerne mon CELI, je n’ai eu qu’à faire quelques ajustements. J’ai instantanément modifié mon portefeuille composé à 100 % d’actions pour le remplacer par un portefeuille plus équilibré composé à 80 % d’actions et à 20 % de titres à revenu fixe. Il s’agissait d’une meilleure répartition d’actifs pour mon âge tout en tenant compte de la rente que j’avais accumulée à ce jour.
À l’avenir
Mon plan est toujours d’utiliser mon CELI comme compte de retraite. En maximisant mes cotisations chaque année et en investissant cet argent, j’ai vu mon compte doubler de valeur. Cela ne s’est pas produit du jour au lendemain, mais le pouvoir de l’intérêt composé fait des merveilles.
Nul ne sait comment les comptes d’épargne libre d’impôt évolueront à l’avenir, mais en comprenant les règles, j’ai fait en sorte qu’ils me conviennent. Je continuerai à faire des ajustements à mesure que je vieillis et un jour, je pourrai profiter de ces gains non imposables.