Stratégies d’épargne
Nous avons tous entendu l’expression : « Les hommes viennent de Mars, et les femmes de Vénus », mettant essentiellement en évidence les différences entre ces deux sexes. Mais quel est le lien entre cette façon de penser et l’argent? Les investisseuses prennent-elles des décisions différentes de celles des investisseurs? Les femmes sont-elles de meilleures épargnantes que les hommes?
Les femmes en tant qu’épargnantes
À revenu égal, les femmes mettent plus d’argent de côté. Selon une étude de Vanguard sur les différences d’attitudes entre les épargnants et épargnantes, les femmes étaient plus enclines à épargner pour leur retraite que les hommes.
L’étude a révélé que 73 % des femmes, contre 66 % des hommes, épargnaient en vue de la retraite. À mesure que les revenus augmentent, cet écart se creuse. Par exemple, 81 % des femmes gagnant entre 50 000 et 75 000 $ par an épargnaient pour leur retraite, contre seulement 62 % des hommes dans cette tranche de revenus. Pour celles et ceux qui gagnent encore plus (entre 75 000 à 100 000 $), la différence était de 86 % chez les femmes contre 70 % chez les hommes.
L’étude a également révélé que les femmes mettaient de côté jusqu’à 16 % de plus de leur revenu par rapport aux hommes.
Investisseurs individuels et littéracie financière
La façon dont les femmes et les hommes investissent est également différente. Une étude menée l’an dernier auprès de 2 800 hommes et femmes par la Warwick Business School au Royaume-Uni a révélé que les femmes prenaient des décisions d’investissement individuel légèrement meilleures que celles des hommes. Ils ont constaté que « non seulement les investisseuses ont surpassé l’indice FTSE 100 au cours des trois dernières années, mais elles ont également obtenu de meilleurs résultats que leurs homologues masculins ».
L’étude a suivi les résultats sur une période de trois ans. Durant cette période, les femmes ont surpassé 1,8 % les hommes en matière de placement. L’étude a révélé que les hommes étaient plus enclins à prendre des risques de type loterie et à choisir des actions spéculatives qui ne rapportaient pas toujours. En revanche, les investisseuses adoptaient une vision à long terme et sélectionnaient des actions susceptibles d’afficher de bons rendements au fil du temps.
Cependant, lorsqu’on compare les hommes et les femmes dans des environnements institutionnels, comme ceux qui travaillent sur les marchés des capitaux ou dans une salle de marché, ils avaient tendance à prendre des décisions de placement similaires.
Selon les données recueillies par l’application d’investissement Stash, les femmes étaient tout aussi susceptibles que les hommes de prendre un risque de placement plus élevé. Environ 50 % des femmes investissaient dans des placements à plus haut risque, soit autant que les hommes. Mais lorsqu’on leur a posé la question, curieusement, la plupart des femmes se décrivaient comme des investisseuses prudentes et peu enclines à prendre des risques.
Les stéréotypes ont tendance à perpétuer l’idée que les femmes comprennent moins bien la finance que les hommes. Mais les recherches montrent que c’est tout simplement faux. Par exemple, prenons les recherches menées par les Comptables professionnels agréés du Canada, qui s’appuient sur des données de Statistique Canada et de l’Agence de la consommation en matière financière du Canada. Il s’avère que les femmes ne diffèrent en rien des hommes en ce qui concerne leurs connaissances financières.
L’idée selon laquelle les femmes seraient moins enclines à s’impliquer dans la gestion financière est peut-être un vestige d’une époque où le partenaire masculin s’occupait des finances du foyer. Aujourd’hui, de telles suppositions fondées sur le genre ne sont plus valables.
Comme nous l’avons vu avec l’étude de Vanguard, les femmes sont plus susceptibles d’épargner que les hommes. Cependant, lorsqu’il s’agit de prendre des décisions de placement, il existe très peu de différences entre les hommes et les femmes. L’approche en matière d’épargne et de placement est davantage déterminée par l’âge, le revenu et les objectifs d’épargne globaux plutôt que par une simple attribution du succès en fonction du genre.